La voie du rétablissement : le cancer à l’ère de la COVID-19

Les répercussions sur la recherche concernant le cancer

La pandémie a engendré des répercussions importantes sur la recherche concernant le cancer. Plus l’arrêt des projets de recherche se prolonge, plus les conséquences seront graves pour la capacité du Canada à mettre au point des traitements et des mécanismes d’administration novateurs dans tout le système de lutte contre le cancer à l’avenir.

  • Les recherches actuelles sur le cancer ont été mises en attente ou ralenties en raison de restrictions liées à la pandémie ou pour se concentrer sur la COVID-19. Alors que la plupart des essais cliniques sur le cancer sont restés ouverts ou ont été réactivés assez rapidement après un arrêt initial, le recrutement/l’inscription des patients a été interrompu ou a totalement cessé dans certains territoires de compétence. Les données sur le rendement et le recrutement des essais recueillies du 1er avril 2020 au 31 mars 2021 ont été comparées à la même période des années précédentes. Du 1er avril au 30 juin 2020, le recrutement de patients a diminué de 67,5 % et les activations de centres d’essai ont diminué de 81 % par rapport à la même période en 2019. En outre, de nombreux patients se sentaient moins à l’aise de se rendre fréquemment à l’hôpital en raison du risque de contracter la COVID-19, ce qui rendait difficile la réalisation des essais comme prévu1,2.
  • De grandes organisations caritatives qui financent la recherche sur le cancer ont dû fermer leurs magasins de détail et annuler des collectes de fonds en raison de l’exigence en matière de distanciation sociale. Combiné aux répercussions économiques de la pandémie sur les personnes du Canada, cela a entraîné une diminution des dons du public. La Société canadienne du cancer a estimé que la pandémie lui coûterait 100 millions de dollars en dons perdus en 2020, soit l’équivalent de plus de la moitié du budget de l’organisation3.
  • Partout au Canada, les personnes souhaitant participer à des recherches ont vu l’accès aux essais cliniques réduit, en particulier celles qui vivent dans des collectivités rurales ou éloignées, où les restrictions en matière de déplacement ont rendu la participation aux essais encore plus difficile que d’habitude4.
  • De nombreuses réunions et conférences scientifiques ont été annulées, reportées ou présentées de manière virtuelle, ce qui a nui à la capacité de mettre en commun les connaissances et les meilleures pratiques en matière de recherche sur le cancer.
  1. Araujo D. V., Watson G. A. et Siu L. L. (2021). The day after COVID-19: Time to rethink oncology clinical research. JAMA Oncol, 7(1), 23-24.
  2. Sundquist S., Kato D., Xu R. Y., Schoales J., Kulendran S. et Dancey J. E. (2022). The impact of COVID-19 on academic cancer clinical trials in Canada and the initial response from cancer centers. Curr Oncol, 29(4), 2435-2441.
  3. Fox L., Beyer K., Rammant E., Morcom E., Van Hemelrijck M., Sullivan R. et coll. (2021). Impact of the COVID-19 pandemic on cancer researchers in 2020: A qualitative study of events to inform mitigation strategies. Front Public Health, 9, article 741223.
  4. International Cancer Research Partnership. (2020). COVID-19: Survey of impact on cancer research funders. Disponible à l’adresse (en anglais seulement) : https://www.icrpartnership.org/library/file/7904/ICRP_Covid-19_CancerFunders_ImpactSurvey_2020.pdf.
  5. International Society for Stem Cell Research. ISSCR survey: How the stem cell community is responding the COVID-19 crisis. Disponible à l’adresse (en anglais seulement) : https://www.cell.com/stem-cell-reports/fulltext/S2213-6711(20)30231-9