Interventions axées sur l’équité visant à accroître la participation au dépistage du cancer colorectal

Surmonter les obstacles pour accroître les taux de dépistage du cancer colorectal pour l’ensemble de la population canadienne

icôneLe cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la deuxième cause principale de décès par cancer au Canada. Un dépistage régulier peut permettre de réduire les taux de mortalité, grâce à la mise en œuvre plus précoce de traitements plus efficaces et à la détection de polypes précancéreux pouvant être éliminés avant qu’ils ne provoquent un cancer. Cependant, tous les Canadiens n’ont pas un accès égal au dépistage.


Ce rapport montre que les taux de participation au dépistage sont plus faibles chez certains groupes d’immigrants et de ménages à faible revenu. En outre, l’incidence du cancer colorectal est particulièrement élevée dans les collectivités rurales et éloignées; il est donc essentiel que ces populations subissent régulièrement un dépistage.

Afin d’accroître les taux de dépistage, il convient d’examiner et d’éliminer les obstacles à l’origine de leur maintien à un faible niveau; en voici quelques illustrations :

  • Les personnes qui n’ont pas de fournisseur de soins de santé attitré, ou qui en ont un ne leur ayant pas recommandé de passer un test, sont moins susceptibles de participer au dépistage.
  • Une faible autodidaxie en matière de santé, notamment le fait de ne pas être au courant de l’existence du test de dépistage, et des difficultés à s’y retrouver au sein du système de santé peuvent entraver la participation au dépistage. Les barrières linguistiques et culturelles contribuent parfois à ces problèmes.
  • La peur ou la gêne que suscite la manipulation d’échantillons fécaux, les idées fausses sur les processus de dépistage et les attitudes négatives à l’égard des tests empêchent certaines personnes de subir un dépistage.
  • Certaines personnes n’ont tout simplement pas le temps, ou ont du mal, compte tenu de leurs responsabilités professionnelles ou familiales, à trouver une plage horaire pour planifier un test.

Le présent rapport sur les interventions axées sur l’équité visant à accroître la participation au dépistage du cancer colorectal s’appuie sur les meilleures données probantes disponibles, afin de brosser un tableau de cette participation parmi divers groupes de population. Il a pour objectif d’éclairer la prise de décision des gouvernements et des programmes de lutte contre le cancer, afin que les services et les soins offerts puissent être adaptés aux besoins particuliers de ces différents groupes.

Le rapport comprend plusieurs sections, traitant notamment :

  • Des taux de dépistage parmi les populations à faible revenu; les immigrants, ainsi que différents groupes ethniques et culturels; les populations vivant dans des régions rurales et éloignées; et les personnes présentant des incapacités, des troubles de santé mentale et/ou des affections chroniques;
  • Des obstacles entravant le dépistage du cancer colorectal et des facteurs le facilitant, ainsi que de certaines interventions fondées sur des données probantes ciblant des groupes particuliers, pouvant être utilisées pour concevoir, conjointement avec ces groupes, des approches permettant d’accroître leur adoption du dépistage et de les traiter plus équitablement.

Quelques termes clés utilisés dans ce rapport

  • Le test le plus fréquemment utilisé pour le dépistage du cancer colorectal est le test fécal. Il s’agit d’un examen simple et non effractif, qui permet de détecter la présence de sang occulte (caché) dans les selles, pouvant être un signe de cancer colorectal ou d’autres problèmes. Ce type de test nécessite souvent le prélèvement, à domicile, d’un échantillon que l’on retourne ensuite à un médecin ou à un laboratoire pour procéder à son analyse.
  • Un programme de dépistage organisé du cancer colorectal est une initiative provinciale ou territoriale, dans le cadre de laquelle on gère les stratégies de recrutement, de rappel et de promotion, pour inviter les personnes admissibles à subir un dépistage, en conformité avec les lignes directrices établies. On a montré que ces programmes augmentaient l’adoption du dépistage et amélioraient l’issue des cancers.
  • Les taux de dépistage sont déterminés à l’aide de deux mesures. Le taux de participation est le pourcentage de la population admissible ayant effectivement subi un test fécal dans le cadre d’un programme organisé de dépistage du cancer, au cours d’une période de deux ans. Le fait qu’une personne soit à jour se rapporte à la date, plus ou moins récente, des tests qu’elle a subis. On considère qu’une personne est « à jour » en matière de dépistage du cancer colorectal si elle a subi un test fécal au cours des deux dernières années, une sigmoïdoscopie au cours des dix dernières années ou une coloscopie au cours des dix dernières années.

Consultez notre page de définitions pour en savoir plus sur les autres termes utilisés dans ce rapport.

Mesures ciblant les Premières Nations, les Inuits et les Métis déterminées par ces groupes

Des données plus nombreuses et de meilleure qualité seront nécessaires pour comprendre les inégalités en matière de dépistage du cancer colorectal que vivent les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et pour faciliter l’élaboration conjointe et la mise en œuvre d’interventions, avec ces divers groupes et pour eux. Des recherches et des systèmes de données régis par les Premières Nations, les Inuits et les Métis seront nécessaires à l’avancement de ces travaux, qui constituent une priorité de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer.

Afin de prendre en compte les droits uniques à l’autodétermination de ces populations et de leur fournir des soins de santé adaptés à leur culture et qui la respectent, il convient, dans un premier temps, de mettre prioritairement l’accent sur la mise en place de systèmes, d’institutions et d’organisations alliées dans le domaine de la santé, en mesure de répondre aux besoins des collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Téléchargez notre analyse de l’environnement 2019-2020 pour en savoir plus sur les stratégies mises en œuvre, d’un océan à l’autre, en vue d’améliorer l’accès au dépistage chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis et d’accroître la participation de ces groupes.