Dépistage du cancer du col de l’utérus au Canada : 2021-2022

Test de détection du VPH

Le test de détection du virus du papillome humain (VPH) fait l’objet d’une reconnaissance de plus en plus marquée en tant qu’approche privilégiée de dépistage du cancer du col de l’utérus. Le lien entre la présence persistante du virus et le risque de contracter la maladie est désormais bien établi, ce qui rend le recours au test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire avantageux, car il permet de mettre en évidence les pathologies précancéreuses plus tôt, réduisant, de ce fait, par rapport à l’utilisation du test Pap, la probabilité qu’une patiente contracte un cancer du col de l’utérus. En savoir plus sur le test de détection du VPH au Canada.

Le test de détection du VPH n’est actuellement pas utilisé à des fins de dépistage primaire du cancer du col de l’utérus dans le cadre des programmes organisés au Canada. Toutefois, sept provinces et un territoire prévoient de mettre en œuvre cette méthode. La Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick étudient la possibilité d’avoir recours à l’autoprélèvement pour faciliter l’utilisation du test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire. En mai 2022, le Québec a annoncé des plans de mise en œuvre d’un nouveau programme de dépistage du cancer du col de l’utérus utilisant le test de détection du VPH comme méthode de dépistage primaire.

Les provinces et les territoires réalisent actuellement des activités, notamment l’élaboration de lignes directrices ainsi que de plans d’affaires et opérationnels, à l’appui de la mise en œuvre du test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire.

État actuel de la mise en œuvre du dépistage primaire du VPH

P/T  Aucune utilisation du test de détection du VPH pour le dépistage primaire Mise en œuvre en cours de planification Phase pilote Mise en œuvre partielle Plans de mise en œuvre de l’autoprélèvement pour faciliter la mise en œuvre du dépistage primaire par test de détection du VPH
Yn.
T.N.-O.
Nt
C.-B.
Alb.
Sask.
Man.
Ont.
Qc
N.-B. ✓*
N.-É.
Î.-P.-É.
T.-N.-L.

N-B. : * En août 2021, le Réseau du cancer du Nouveau-Brunswick (RCNB) a lancé le projet pour en évaluer la faisabilité et fournir des recommandations en vue de la mise en œuvre de l’autoprélèvement pour la détection du VPH, dans le cadre du Programme de prévention et de dépistage du cancer du col utérin du Nouveau-Brunswick.

Définitions :

  1. Aucune utilisation du test de détection du VPH pour le dépistage primaire : statu quo en ce qui concerne les activités de dépistage du cancer du col de l’utérus.
  2. Mise en œuvre en cours de planification : conduite d’analyses de l’environnement; recueil d’exigences pour déterminer une approche de mise en œuvre, c’est-à-dire préparation ou soumission d’analyses de rentabilité, constitution d’un comité consultatif; planification de projets pilotes ou de programmes portant sur l’utilisation du test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire et/ou sur l’autoprélèvement.
  3. Phase pilote : projet pilote mis en œuvre pour offrir le test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire. Ce type de projet inclut des activités de dépistage, limitées dans le temps, n’ayant pas encore reçu de confirmation de financement durable.
  4. Mise en œuvre partielle : déploiement du test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire sur certains sites ou pour certaines populations au sein du territoire de compétence. La mise en œuvre partielle comprend le dépistage organisé mis en place en plusieurs phases, en accroissant graduellement la capacité des sites de dépistage, ainsi que les situations où des plans visant à mettre en œuvre le dépistage organisé sur des sites supplémentaires sont en place. On parle de mise en œuvre partielle lorsque les fonds nécessaires à la prestation d’un programme de dépistage organisé à long terme sont garantis.
  5. Mise en œuvre à l’échelle de la province ou du territoire : il s’agit d’un programme organisé ayant recours au test de détection du VPH à des fins de dépistage du cancer du col de l’utérus, pleinement mis en œuvre et disponible à l’échelle du territoire de compétence, avec ou sans option d’autoprélèvement, intégrant une démarche en matière de soins adaptée aux réalités culturelles. On notera qu’un programme organisé doit comprendre des éléments comme des critères d’admissibilité, des mécanismes d’assurance de la qualité, des invitations des participantes à un nouveau rendez-vous, un suivi des résultats anormaux, etc.

Activités visant à soutenir la transition vers le dépistage primaire du VPH

P/T Description des activités visant à soutenir la transition vers le dépistage primaire du VPH
Yn. ·        Mise à jour de l’infrastructure pour soutenir la mise en œuvre du programme
T.N.-O.
Nt
C.-B. ·        Planification d’un projet pilote en cours
Alb.
Sask. ·        Modélisation des données, en cours, pour évaluer l’incidence sur les ressources humaines et financières; groupe de travail provincial sur le cancer du col de l’utérus travaillant en collaboration pour déterminer et évaluer les étapes nécessaires pour passer au dépistage primaire par test de détection du VPH
Man.
Ont. ·        Élaboration de recommandations relatives à l’état futur en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus et de colposcopie, sur la base d’examens de la documentation, d’analyses de l’environnement, d’analyses des données ontariennes et des apports d’un groupe d’experts internationaux comprenant des représentants du public
·        Planification d’une stratégie de mobilisation des parties prenantes et de communication avec elles, en vue de soutenir les FSS effectuant les examens de dépistage et mettant en œuvre les colposcopies et la gestion des changements pour le public
·        Collaboration avec les programmes régionaux de lutte contre le cancer pour soutenir la mise en œuvre régionale du test de détection du VPH (par exemple, en préparant la création de comités directeurs régionaux de mise en œuvre)
·        Planification des modifications infrastructurelles du programme requises pour appuyer la mise en œuvre du test de détection du VPH (par exemple, en actualisant des campagnes de correspondance par courriel)
·        Élaboration de recommandations, avec le ministère de la Santé de l’Ontario, en vue d’actualiser les barèmes d’honoraires des médecins et des laboratoires, afin de refléter le futur état du programme
·        Préparation des documents de demande de propositions pour l’achat de services de laboratoire et de la plate-forme du système de test de détection du VPH
Qc ·        L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a été mandaté pour proposer un parcours de dépistage du cancer du col de l’utérus utilisant le test de détection VPH comme examen primaire (rapport attendu en 2021)
·        Le comité de dépistage et d’investigation du cancer du col utérin, regroupant des cliniciens spécialistes du domaine, a été mis en place pour conseiller, assister et faire des recommandations au MSSS, notamment quant à la mise en œuvre des recommandations à venir de l’INESSS.
N.-B.
N.-É. ·        Mise à jour de l’infrastructure pour soutenir la mise en œuvre
Î.-P.-É. ·        2021 : détermination des dispositifs de test, élaboration de lignes directrices, convocation de partenaires et de parties prenantes pour soutenir la mise en œuvre
T.-N.-L. ·        Travail en cours pour inclure l’élaboration d’un plan opérationnel. Les efforts déployés comprennent la mobilisation des parties prenantes, un groupe de travail et des consultations.

Actuellement, cinq provinces et deux territoires ont recours au test de détection du VPH à des fins de triage, la plupart de ces territoires de compétence indiquant qu’un tel test est utilisé pour les participantes âgées de plus de 30 ans présentant une ASC-US, certains l’utilisant dans la phase postérieure au traitement, tandis que d’autres mènent des recherches sur son utilisation, à des fins de triage, dans le cadre de leur programme.

Cadre dans lequel le test de détection du VPH est utilisé

Province ou territoire Cadre dans lequel le test de détection du VPH est utilisé
Yn Postérieurement au traitement
T.N.-O. Triage
Nt Triage des participantes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US
C.-B. Postérieurement au traitement
Alb. Triage des participantes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US, ou des participantes de 50 ans ou plus présentant une LSIL
Sask. Travaux en cours pour la mise en œuvre de lignes directrices révisées sur le dépistage du cancer du col de l’utérus pour la province, y compris la transition vers la cytologie en milieu liquide et le test réflexe de détection du VPH. Un test de détection du VPH peut être demandé par le médecin.
Man. Planification en cours de la mise en œuvre du triage par test de détection du VPH. Prendra en charge les femmes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US et les femmes 50 ans ou plus présentant une LSIL.
Ont. Le dépistage par test de détection du VPH n’est actuellement pas financé par le ministère de la Santé de l’Ontario. Cependant, il est disponible sur la base d’un paiement par la patiente ou dans certains milieux hospitaliers. Conscient de son accessibilité universelle, le PODCCU fournit des lignes directrices (en anglais) aux FSS sur le moment d’envisager son utilisation (par exemple pour les femmes de plus de 30 ans avec un premier résultat ASC-US ou pour libérer les patientes admissibles de la colposcopie).
Qc Triage des participantes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US
N.-B. Triage des participantes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US, ou des participantes de 50 ans ou plus présentant une LSIL
N.-É. Clinique de colposcopie
Î.-P.-É. Triage des participantes de plus de 30 ans présentant une ASC-US et n’ayant pas d’antécédent de test Pap anormal
En tant qu’examen de suivi après 12 mois en phase de traitement, pour confirmer une infection persistante au VPH ou sa disparition, sur demande d’un FSP ou d’un gynécologue
T.-N.-L. Essais pilotes ou recherches
Triage des participantes de plus de 30 ans présentant une ASC-US

Abréviations : ASC-US : atypical squamous cells of undetermined significance (atypie des cellules malpighiennes de signification indéterminée); LSIL : low-grade squamous intraepithelial lesion (lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade)


Cinq provinces et deux territoires ayant recours au test Pap à des fins de dépistage primaire utilisent également le test de détection du VPH, simultanément avec le test Pap ou après. Aucun territoire de compétence n’utilise le test de détection du VPH à des fins de dépistage primaire. Cinq provinces intègrent le génotypage du virus lors de la mise en œuvre du test de détection du VPH, afin de mettre en évidence la présence de souches à haut risque, en vue d’éclairer les étapes suivantes.

Utilisation du test de détection du VPH après un résultat anormal à un examen de dépistage du cancer du col de l’utérus

P/T Test Pap avec test de détection du VPH comme test de triage ou test réflexe (✓) Veuillez décrire les circonstances d’utilisation du test Pap avec test de détection du VPH comme test de triage ou test réflexe Test de détection du VPH avec test génétique comme test de triage (✓) Veuillez décrire les circonstances d’utilisation du test de détection du VPH avec test génétique comme test de triage
Yn
T.N.-O. ·        Suivi après un an pour les participantes de 21 à 29 ans présentant une LSIL ou une ASC-US
·        Participantes de 30 ans ou plus présentant une ASC-US
·        Participantes ménopausées présentant une LSIL ou une ASC-US
Nt Test Pap avec test réflexe de détection du VPH pour les participantes âgées de 30 ans ou plus présentant une ASC-US
C.-B.
Alb. Test Pap avec test réflexe de détection du VPH pour les participantes âgées de 30 ans ou plus présentant une ASC-US ou de 50 ans ou plus présentant une LSIL
Sask. En cours pour 2021-2022 Lignes directrices proposées en cours d’élaboration
Man. En phase de planification pour une mise en œuvre en 2021 ✓ Lorsque la mise en œuvre est terminée
Ont. ✓* Le dépistage par test de détection du VPH n’est actuellement pas financé par le ministère de la Santé de l’Ontario. Cependant, il est disponible sur la base d’un paiement par la patiente ou dans certains milieux hospitaliers. Conscient de son accessibilité universelle, le PODCCU fournit des lignes directrices aux FSS sur le moment d’envisager son utilisation (par exemple, pour les femmes de 30 ans ou plus avec un premier résultat ASC-US ou pour libérer les patientes admissibles de la colposcopie). ✓^
Qc
Après un résultat anormal au test Pap de dépistage; le test de détection des VPH oncogènes est utilisé pour les participantes âgées de 30 ans ou plus, avant un suivi en colposcopie, si le résultat au test de détection du VPH est positif.
N.-B. Recommandé pour les participantes âgées de 30 ans ou plus présentant une ASC-US ou pour celles de 50 ans ou plus présentant une LSIL
Comprend le génotypage du VPH
N.-É.
Î.-P.-É. Triage des participantes âgées de 30 ans ou plus présentant une ASC-US, sans résultats antérieurs anormaux à un test Pap. Test ultérieur de détection du VPH, sur demande du FSP, à des fins de gestion du traitement ou de la sortie du programme, par exemple sous la forme de tests répétés tous les 12 mois confirmant une infection persistante au VPH ou sa disparition. Triage des participantes âgées 30 ans ou plus présentant une ASC-US, sans résultats antérieurs anormaux à un test Pap. Test ultérieur de détection du VPH, sur demande du FSP, à des fins de gestion du traitement ou de la sortie du programme, par exemple sous la forme de tests répétés tous les 12 mois confirmant une infection persistante au VPH ou sa disparition.
T.-N.-L. Triage des participantes âgées de plus de 30 ans présentant une ASC-US

Ont. : * Il ne s’agit pas du test de dépistage primaire recommandé par le programme, pour le moment.
Ont. : ^ L’état futur du dépistage du cancer du col de l’utérus utilisant un test de détection du VPH comme test de dépistage primaire est en cours d’élaboration, dans le cadre de la planification de la mise en œuvre du test de détection du VPH en Ontario.
Abréviations : ASC-US : atypical squamous cells of undetermined significance (atypie des cellules malpighiennes de signification indéterminée); LSIL : low-grade squamous intraepithelial lesion (lésion malpighienne intraépithéliale de bas grade); HSIL : high-grade squamous intraepithelial lesion (lésion malpighienne intraépithéliale de haut grade); VPHhr : VPH à haut risque

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