Parcours de dépistage par test de détection du VPH et de suivi

Éducation et sensibilisation en matière d’admissibilité et d’invitation

Informations sur le VPHRecommandation : Aider les FSP à répondre aux préoccupations et aux questions de leurs patientes à propos de la sécurité et de l’efficacité du dépistage primaire par test de détection du VPH, ainsi que des changements que cela implique en matière d’admissibilité et de fréquence. 

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Les participantes pourraient se montrer inquiètes quant aux changements apportés à la fréquence du dépistage du cancer du col de l’utérus et à l’âge de début, craignant qu’un éventuel diagnostic de cancer puisse être manqué1,2.
  • Dans ce cadre, on élaborera et offrira de la formation au public et aux participantes au sujet de la sécurité et de l’efficacité du dépistage primaire par test de détection du VPH, ainsi que sur les changements que cela implique pour les participantes.
    • Les territoires de compétence devraient adapter leurs communications actuelles en matière d’éducation et de recrutement pour les invitations à un premier rendez-vous de dépistage et à des rendez-vous subséquents (par exemple la correspondance avec les participantes), en vue de refléter les changements entre les tests Pap et le dépistage primaire par test de détection du VPH.
    • Les cliniciens pourront contribuer à combler les disparités en matière de connaissances et de perceptions liées au VPH en ce qui concerne le dépistage du cancer du col de l’utérus, et accroître la confiance des femmes vis-à-vis du dépistage primaire par test de détection du VPH en démontrant la facilité d’utilisation et la précision des méthodes d’autoprélèvement.
  • On élaborera du matériel éducatif que les FSP pourront utiliser pour expliquer clairement à leurs patientes les avantages du dépistage primaire par test de détection du VPH et les éduquer sur les méfaits du surdépistage.

Concepts à traiter dans le matériel pédagogique portant sur le dépistage primaire par test de détection du VPH

  • Renseignements sur l’histoire naturelle de l’infection au VPH et du cancer du col de l’utérus, notamment les données probantes issues de la recherche démontrant comment le test de détection du VPH permet une détection plus précoce et plus efficace des lésions précancéreuses et du cancer du col de l’utérus par rapport aux tests cytologiques1,3.
  • Données probantes issues de la recherche venant à l’appui d’un âge de début du dépistage plus tardif et d’un allongement des intervalles entre les dépistages. Pat exemple, la valeur prédictive négative (VPN) du test de détection du VPH est de 99 %, ce qui signifie que presque tous les tests négatifs peuvent être considérés comme de vrais négatifs3. En conséquence, les intervalles de dépistage pourront être allongés en toute sécurité et les tests de dépistage, moins fréquents.
  • Méfaits potentiels du surdépistage : des traitements de suivi comme une colposcopie et une excision électrochirurgicale à l’anse diathermique (LEEP) sont effractifs et susceptibles d’augmenter le risque d’issue défavorable d’une grossesse.
  • Les territoires de compétence devraient aider les FSP à discuter des avantages de la vaccination prophylactique contre le VPH avec leurs patientes de plus de 26 ans qui n’ont pas été vaccinées auparavant ou qui n’ont pas reçu la série complète de vaccins, et à promouvoir auprès d’elles cette mesure de prévention.
  • La consultation de données probantes provenant d’autres pays pourrait s’avérer utile pour comprendre les préoccupations des patientes, ainsi que pour appréhender les stratégies qui pourraient être employées pour favoriser la participation au dépistage2. Le rapport intitulé Analyse de l’environnement sur le dépistage primaire par détection du VPH et le suivi des résultats anormaux présente la façon dont d’autres pays ont mis en œuvre le dépistage primaire par test de détection du VPH dans leur programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.
  • La transition du dépistage du cancer du col de l’utérus basé sur le test Pap au dépistage par test de détection du VPH pourrait constituer un processus émotionnel pour certaines participantes au dépistage. Les territoires de compétence devraient aider les FSP à répondre à l’anxiété ou aux craintes manifestées par les participantes.

Recommandation : Envisager diverses stratégies d’éducation et de sensibilisation du public et des participantes en matière de dépistage primaire par test de détection du VPH et mettre de la documentation à ce sujet à la disposition du public par le biais de plusieurs canaux. 

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Il conviendrait d’élaborer et de diffuser des contenus éducatifs et de mener des campagnes de sensibilisation du public avant l’utilisation du dépistage primaire par test de détection du VPH dans le cadre des programmes, afin de faciliter le passage des participantes à cette nouvelle méthode.
  • Les campagnes de sensibilisation du public devraient être conçues en collaboration avec le public visé et les renseignements présentés devraient émaner de sources fiables.
  • Les contenus éducatifs devraient être adaptés sur le plan culturel et refléter le contexte local. Il conviendrait également de consulter les utilisateurs finaux, afin de veiller à ce que le matériel pédagogique réponde à leurs besoins et favorise une participation équitable au dépistage du cancer du col de l’utérus.
  • Afin de réduire la stigmatisation associée au VPH en tant que maladie transmissible sexuellement, l’éducation devrait s’efforcer de normaliser ce virus, de souligner sa forte prévalence, de mettre l’accent sur sa détection à des fins de prévention du cancer et de rassurer les participantes en expliquant comment leur vie privée sera protégée tout au long du processus de dépistage4.
  • Les communications devraient être conviviales et rédigées dans un langage simple, et pourraient inclure des réponses aux questions les plus pertinentes et les plus fréquentes posées par le public et par les participantes au dépistage.
  • Les programmes de dépistage devraient veiller à ce que leur site Web soit d’accès facile pour permettre d’obtenir des renseignements supplémentaires.

mains les unes sur les autresÀ retenir : considérations pour les populations transgenres et de diverses identités de genre

Une attention particulière devrait être accordée au langage utilisé dans toutes les communications sur le dépistage par test de détection du VPH, afin de s’assurer qu’il est inclusif et convivial pour toutes les personnes, quelle que soit leur identité de genre4.

Les processus et le langage utilisé devraient, par exemple, être mis à la disposition des FSS, afin qu’ils puissent encourager de manière appropriée leurs patientes transgenres et appartenant à diverses identités de genre à participer au dépistage du cancer du col de l’utérus, ce qui comprend la détermination du sexe et de l’identité de genre des patientes et l’éducation relative à l’importance de la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus.

  1. Smith, L. W., Racey, C. S., Gondara, L. et coll. (2021). Women’s acceptability of and experience with primary human papillomavirus testing for cervix screening: VPH FOCAL trial cross-sectional online survey results. BMJ Open, 11, e052084. doi  :10.1136/bmjopen-2021-052084.
  2. Obermair, H. M., Dodd, R. H., Bonner, C. et coll. (2018). ‘It has saved thousands of lives, so why change it?’ Content analysis of objections to cervical screening programme changes in Australia. BMJ Open, 8(2), e019171.
  3. Partenariat canadien contre le cancer. (2016). National guidance document on HPV testing for primary screening of cervical cancer.
  4. Access Alliance. (2022). Critical discussion report: Reducing inequities in cervical cancer screening among newcomer women via VPH self-sampling.