Les nouvelles recommandations visent à améliorer la qualité de la pratique de la pathologie
Cela marque le premier effort du Canada en vue d'élaborer un cadre de recommandations pour la qualité de l'interprétation pathologique
16 novembre 2016
À l’occasion de la Journée internationale de la pathologie, le Partenariat canadien contre le cancer va publier des recommandations pour améliorer la qualité de la pratique de l’interprétation pathologique au Canada. Les Recommandations pancanadiennes en matière d’assurance de la qualité visent à améliorer la sécurité des patients en faisant la promotion de meilleurs processus d’assurance de la qualité qui soient plus cohérents en pathologie dans tout le pays. Créé en partenariat avec la Canadian Association of Pathologists – Association canadienne des pathologistes (CAP-ACP), le cadre est une ressource informative d’aide à la prise de décisions visant à guider et appuyer les autorités compétentes individuelles dans l’incorporation des recommandations au sein de programmes nouveaux et existants d’assurance de la qualité.
Les pathologistes sont des spécialistes médicaux qui analysent des cellules et tissus prélevés par biopsie et résection chirurgicale. Ils utilisent diverses techniques, notamment des méthodes génétiques, pour obtenir les renseignements clés dont ils ont besoin pour établir un diagnostic, un pronostic, et mettre en place un plan de traitement pour le cancer et d’autres troubles, lesquels renseignements peuvent être utilisés pour prévoir la réaction probable d’une personne à la thérapie. Fondamentalement, pour un patient atteint de cancer, le pathologiste est un oncologue qui pose le diagnostic.
« Les décideurs en pathologie de tout le pays ont reconnu qu’il y avait des écarts quant aux activités d’assurance de la qualité dans la pratique de la pathologie », affirme le Dr John Srigley, expert responsable en pathologie auprès du Partenariat.
Même si les processus techniques et administratifs effectués par le personnel du laboratoire sont bien réglementés et agréés, les systèmes d’assurance de la qualité régissant la pratique médicale de la pathologie sont moins bien développés et ne sont pas normalisés dans tout le pays. C’est pourquoi il y avait un intérêt croissant aux niveaux provincial, national et international pour l’élaboration d’une approche d’assurance de la qualité plus normalisée pour l’interprétation pathologique.
« Ce cadre est un résultat des efforts provenant d’un consensus national visant à améliorer le rendement pour ce qui est des diagnostics pathologiques, de la qualité des soins et de la sécurité des patients », affirme le Dr Srigley.
Les provinces sont à diverses étapes de la planification et de la mise en place de programmes d’assurance de la qualité, et plusieurs d’entre elles œuvrent à l’élaboration de programmes dans un avenir rapproché. Présentement, quelques provinces, dont l’Alberta, l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard, ont coordonné des programmes d’assurance de la qualité provinciaux liés aux aspects interprétatifs de la pathologie.
Les recommandations créées aideront à orienter l’élaboration de ces programmes en offrant un minimum de recommandations qui peuvent être adaptées et contextualisées selon les caractéristiques du système de santé local.
Le Dr Victor Tron, président de la CAP-ACP, a fait l’éloge du document et l’a décrit comme « un grand pas en avant vers des diagnostics pathologiques de haute qualité et sécuritaires pour les patients de tout le pays ».
Il s’agit du premier effort du Canada visant à élaborer un cadre de recommandations pour assurer la qualité de l’interprétation pathologique qui peut être mis en place au sein des programmes d’assurance de la qualité de la pathologie provinciaux existants et en cours d’élaboration.
Le cadre comprend :
- des éléments de base qui doivent être en place pour appuyer un système d’assurance de la qualité pour l’interprétation pathologique;
- des politiques et procédures d’assurance de la qualité internes qui doivent être mises en place pour permettre l’assurance de la qualité de l’interprétation;
- une section sur le cycle de l’examen de pathologie – phase d’interprétation d’un point de vue prospectif;
- une assurance externe de la qualité sous forme d’une évaluation externe de la qualité (test de vérification des compétences) ou d’une évaluation des pathologistes par les pairs;
- des approches recommandées suite à l’expression de préoccupations quant au rendement d’un pathologiste.
Finalement, ces recommandations peuvent être utilisées par les décideurs en pathologie et d’autres décideurs principaux pour élaborer des normes et lignes directrices pour les programmes d’amélioration et d’assurance de la qualité de l’interprétation dans les provinces où ces derniers sont sous‑développés ou émergents.
Reconnaissance internationale
Les Recommandations pancanadiennes en matière d’assurance de la qualité ont été reconnues par les décideurs en pathologie internationaux :
Le Pathology and Laboratory Quality Center du College of American Pathologists
« Je félicite le Partenariat canadien contre le cancer et ses décideurs pour l’élaboration et la publication des Recommandations pancanadiennes en matière d’assurance de la qualité de l’interprétation pathologique. Il s’agit d’un document solide et complet qui constituera une excellente plateforme permettant aux établissements de mettre sur pied leurs propres programmes afin d’offrir une interprétation pathologique de haute qualité lorsqu’il s’agit de poser un diagnostic. »
– Raouf E. Nakhleh, M.D., président du comité
Le Royal College of Pathologists, Royaume-Uni
« Le comité consultatif spécialisé en pathologie cellulaire du Royal College of Pathologists félicite la CAP-ACP et le PCCC pour ce document complet couvrant tous les aspects importants du travail des histopathologistes et des cytopathologistes. Les membres ont particulièrement aimé le fait que des mesures d’assurance de la qualité mises en œuvre dans d’autres pays ont été prises en compte. Un membre a exprimé l’espoir qu’existe, dans le futur, une collaboration internationale visant à élaborer des normes en matière de qualité. En résumé, nous avons trouvé qu’il s’agissait d’un document excellent, clair et exhaustif. »
– Dre Anne Thorpe, présidente du comité consultatif spécialisé en pathologie cellulaire
Le Royal College of Pathologists of Australasia
« Le Royal College of Pathologists of Australasia félicite le Partenariat canadien contre le cancer et l’Association canadienne des pathologistes de la publication des Recommandations pancanadiennes en matière d’assurance de la qualité, qui constituent un excellent modèle global pour assurer la qualité de la pratique de l’interprétation pathologique, une pierre angulaire de la médecine. »
– Dr Michael Harrison, président
Le Royal College of Physicians of Ireland
« De manière générale, l’approche de l’Initiative de qualité de l’interprétation pathologique (IQIP) canadienne est très similaire à celle du programme d’amélioration de la qualité de l’Irish Faculty of Pathology, dont les résultats sont en train d’acquérir une bonne renommée à l’échelle internationale. Ce document mérite d’être salué pour sa clarté, compte tenu, notamment, de la complexité des problèmes relevés. »
– Groupe de travail du programme national d’amélioration de la qualité en histopathologie, équipe du programme RCPI