Un nouveau rapport fait état des progrès et des tendances récentes dans le système canadien de lutte contre le cancer

Les soins s’améliorent pour les personnes atteintes de cancer colorectal et d’autres types de cancer – mais il est encore possible de faire mieux

Archie McCulloch
Archie McCulloch, un scientifique à la retraite et survivant du cancer, est heureux de constater des améliorations dans les taux de dépistage du cancer colorectal.

TORONTO – Un rapport exhaustif publié aujourd’hui par le Partenariat canadien contre le cancer donne un aperçu du rendement du système canadien de lutte contre le cancer dans des domaines clés, de la prévention aux résultats, en passant par l’expérience du patient. Produit en collaboration avec des programmes de lutte contre le cancer de chaque province et territoire, le Rapport de 2012 sur le rendement du système de lutte contre le cancer a pour but d’éclairer la planification et la mise en oeuvre des mesures de lutte contre le cancer dans l’ensemble du pays en faisant ressortir les meilleures pratiques et les points à améliorer. Par exemple, bien que le rapport montre que le Canada progresse constamment sur le plan du dépistage du cancer colorectal et du traitement des personnes qui en sont atteintes, il dégage néanmoins des domaines dans lesquels les planificateurs du système de santé et les cliniciens pourraient concentrer leurs efforts afin de faire d’autres avancées.

« Il est crucial d’avoir d’excellentes données sur le rendement du système de lutte contre le cancer et de les utiliser pour planifier et prendre des décisions afin de réduire l’impact du cancer sur la population canadienne, a déclaré l’honorable Leona Aglukkaq, ministre fédérale de la Santé. Ce rapport, et les prises de mesures qui en découleront, témoignent de l’utilité de l’investissement de notre gouvernement dans le Partenariat canadien contre le cancer dans le cadre d’une approche coordonnée visant à vaincre cet ensemble complexe de maladies. »

Les taux de dépistage du cancer colorectal sont en hausse, mais des divergences subsistent dans les méthodes de traitement

Le rapport montre que le pourcentage de Canadiens présentant un risque moyen de cancer colorectal qui ont subi un test de dépistage en temps opportun s’est amélioré au fil du temps dans la grande majorité des provinces et des territoires, et que la moyenne nationale s’est accrue, passant de 38 % en 2009 à 43 % en 2011. Quoique les taux de dépistage du cancer colorectal ne soient pas aussi élevés que ceux du cancer du sein ou du cancer du col de l’utérus, pour lesquels le dépistage se fait depuis plus longtemps, les progrès réalisés depuis 2009 portent à croire, jusqu’à maintenant, que les récents efforts des provinces visant à élaborer et à mettre en oeuvre des programmes de dépistage organisés sont fructueux.

« En tant que survivant du cancer colorectal ayant reçu d’excellents soins, j’encourage quiconque est âgé de plus de 50 ans à subir un test de dépistage – il importe que la détection soit précoce, car la maladie est alors plus facile à traiter en général, explique Archie McCulloch, scientifique retraité de Fall River, en Nouvelle-Écosse. Je trouve encourageant que les Canadiens soient plus nombreux à se soumettre au dépistage; ces programmes peuvent réellement sauver des vies. »

Dans le domaine du traitement du cancer colorectal, le rapport montre une augmentation constante du pourcentage de patients atteints d’un cancer rectal localement avancé qui reçoivent une radiothérapie avant la chirurgie : le taux moyen de conformité à cette norme de soins recommandée a grimpé, passant de 40 % en 2007 à 49 % en 2009. Toutefois, une analyse révèle que les patients ne sont pas tous traités conformément aux directives recommandées, et que près du quart d’entre eux reçoivent une radiothérapie après la chirurgie plutôt qu’avant celle-ci, contrairement à l’approche privilégiée.

Pour un sixième des patients, aucune consultation d’un radio-oncologue n’a lieu. Le rapport révèle également certaines différences dans les taux de traitement entre les provinces et entre les patients de différents groupes d’âges. Les patients plus âgés ont moins tendance à recevoir un traitement conforme aux directives recommandées en matière de chimiothérapie et de radiothérapie.

« Dans l’ensemble, le rapport fait ressortir des tendances positives dans des domaines clés du dépistage et du traitement du cancer colorectal, dont le fait que de nombreux patients reçoivent effectivement des soins conformes aux normes, ce qui est important car ces soins peuvent entraîner de meilleurs résultats », explique la Dre Heather Bryant, vice-présidente, Lutte contre le cancer, au Partenariat canadien contre le cancer. Ce rapport donne la possibilité, aux personnes qui participent à la planification et à la prestation des soins, de déterminer comment faire fond sur les réussites et apporter des améliorations aux aspects qui requièrent notre attention, et de prendre les mesures nécessaires pour optimiser la prestation des soins aux patients. »

Récentes tendances du cancer du pancréas et du cancer du foie

Le rapport de cette année est le premier à présenter un aperçu des cancers qui constituent un fardeau considérable ou qui, selon les données, sont en hausse. Le cancer du pancréas, par exemple, est au douzième rang des cancers les plus diagnostiqués au Canada, et il a supplanté le cancer de la prostate au quatrième rang des principales causes de décès par cancer. En dépit de l’impact massif de cette maladie, il n’y a eu aucun changement encourageant sur le plan de l’incidence, de la mortalité ou de la survie au cours des 15 dernières années, contrairement au cancer du sein, au cancer colorectal et au cancer du poumon. Le rapport se penche également sur le cancer du foie. Quoique l’incidence de ce cancer soit généralement faible dans les pays les plus développés, elle augmente au Canada et ailleurs. Cette hausse coïncide avec les taux accrus d’infections chroniques à l’hépatite B ou à l’hépatite C, quoique que le degré de corrélation ne soit pas encore connu.

Les patients atteints de cancer décèdent en général à l’hôpital

Plus de 75 000 Canadiens et Canadiennes décéderont d’un cancer en 2012, ce qui fait de cette maladie la principale cause de décès au pays, ainsi que la principale cause de décès prématuré. Même si bon nombre d’indicateurs dans le rapport ont pour but de stimuler l’apport de changements dans le système qui contribueront à réduire le nombre de Canadiens et de Canadiennes qui décèdent du cancer, il s’y trouve également des données sur les soins de fin de vie, nouveau domaine de recherche et d’intérêt qui a été en général sous-mesuré. Quoique les résultats de plusieurs enquêtes semblent indiquer que les patients qui savent qu’ils vont mourir préféreraient décéder chez eux ou dans un milieu de type résidentiel, des données de 2005 à 2009 montrent que 70 % des gens qui sont décédés de cancer au Canada sont morts à l’hôpital et que les décès à la maison signalés ne comptent que pour 11 %.

À propos du Rapport de 2012 sur le rendement du système de lutte contre le cancer

Le Rapport de 2012 sur le rendement du système de lutte contre le cancer fait partie d’une série de rapports produits par le Partenariat canadien contre le cancer depuis 2009, dont les indicateurs brossent le tableau le plus complet qui soit du rendement du système canadien de lutte contre le cancer. Le Partenariat produit également des rapports thématiques spéciaux axés sur des sièges particuliers de la maladie ainsi que des rapports techniques présentant de l’information et une analyse plus spécialisées. Les résultats sont comparés selon la province, le groupe d’âges et/ou le sexe des patients ou de la population, et au fil du temps, comme il convient. Un rapport thématique spécial, qui sera publié ultérieurement en 2013, examinera des préoccupations entourant l’accès et les résultats propres aux collectivités canadiennes qui vivent dans des milieux ruraux, des régions éloignées et le Nord. Ce rapport se penchera également sur la lutte contre le cancer chez les nouveaux immigrants, et il comparera les résultats selon le revenu et le niveau d’études.

À propos du Partenariat canadien contre le cancer

Le Partenariat canadien contre le cancer est un organisme financé par le gouvernement fédéral et investi du mandat d’accélérer la lutte contre le cancer au bénéfice de tous les Canadiens. Nous regroupons des experts en oncologie, des représentants gouvernementaux, la Société canadienne du cancer ainsi que des patients atteints de cancer, des survivants et leur famille par l’entremise du Réseau canadien de lutte contre le cancer afin de mettre en oeuvre la première stratégie pancanadienne de lutte contre le cancer. Nous entendons agir comme élément moteur d’une approche ciblée visant à favoriser la prévention, à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer, à réduire la probabilité de décès par cancer, et à accroître l’efficacité de la lutte contre cette maladie au Canada.