Survivre à  un cancer pendant au moins un an pourrait améliorer les perspectives de survie à  long terme chez un bon nombre de patients

Statistique Canada vient de publier un document qui démontre que le pronostic de nombreuses personnes atteintes d’un cancer au Canada pourrait s’améliorer, parfois d’une manière considérable, lorsqu’elles survivent pendant au moins un an après avoir obtenu un diagnostic de cancer.

Le document, qui s’intitule Analyses de la survie conditionnelle selon le siège du cancer, est la première étude du genre au Canada à se pencher sur les profils de survie associés à 26 types de cancer, et ce, d’année en année, pendant cinq ans après l’obtention d’un diagnostic de cancer. Ce document offre de l’information sur les taux de survie relative. Ceux-ci comparent le taux de probabilité de survie pendant cinq ans chez les personnes atteintes d’un cancer par rapport à celui de l’ensemble de la population.

« Cette étude aborde les données sur la survie sous un angle entièrement nouveau. En effet, l’examen des taux de survie portant sur des types de cancer variés à différents moments après l’obtention du diagnostic permet de dégager les pronostics qui s’améliorent avec le temps, tout comme ceux qui ne s’améliorent pas, par rapport au moment de l’obtention du diagnostic. À titre d’exemple, une personne atteinte d’un cancer du côlon a un taux de survie relative à cinq ans de 63 % au moment de l’obtention de son diagnostic. Ce taux passe à 85 % deux ans plus tard, et il atteint 97 % après cinq ans », a expliqué Heather Bryant, M. D., vice-présidente à la lutte contre le cancer au Partenariat canadien contre le cancer et coauteure de l’étude. « D’autres types de cancer sont associés à des taux de survie relative à cinq ans beaucoup plus élevés. C’est le cas notamment du cancer du sein, dont le taux de survie relative à cinq ans est de 88 % au moment de l’obtention du diagnostic. Ce taux demeure toutefois relativement stable, puisqu’il est de 93 % après cinq ans. »

« Cette information est d’une très grande importance, puisque, d’une part, elle permet d’ajuster le pronostic d’un patient qui a survécu à un type particulier de cancer pendant au moins un an, alors que, d’autre part, elle nous aide à dégager ce qu’il faut améliorer. Dans le cas de certains types de cancer, ces données démontrent clairement qu’il faut se doter de programmes de dépistage plus efficaces qui permettront de diagnostiquer plus tôt certains types de cancer. Dans d’autres cas, ces données aideront les chercheurs et les prestataires de soins à mieux comprendre la nature des écarts de connaissance en matière de suivi et de surveillance chez les personnes atteintes d’un cancer », a ajouté Dre Bryant.

Les données citées dans ce document ont été obtenues en combinant les données du Registre canadien du cancer et les données sur les décès de la Base canadienne de données sur l’état civil. Les chercheurs ont analysé des données qui portaient sur des patients de l’ensemble du pays. Ces données couvraient 26 différents types de cancer et des cas qui ont été diagnostiqués entre 2004 et 2006. Les estimations reposent sur la durée moyenne de la survie chez de larges groupes d’individus, plutôt que sur des cas spécifiques.

Selon Gina Lockwood, chef des analyses et biostatisticienne principale au Partenariatet coauteure de l’étude, « C’est la première fois que des données canadiennes sont utilisées pour déterminer les ratios de survie relative conditionnelle pour les types de cancer les plus fréquents. Ces statistiques nous aident à mieux comprendre le degré d’exactitude des techniques de détection, de diagnostic et de traitement utilisées au Canada pour combattre le cancer. »

Larry F. Ellison, analyste principal et épidémiologiste à la Division de la statistique de la santé de Statistique Canada, et Lorraine Shack, des Services de santé de l’Alberta / Université de Calgary, sont les autres coauteurs de l’étude. Pour en savoir plus ou pour lire le document, consultez la section sur les Rapports de santé du site Web de Statistique Canada.