Plus n’est pas toujours mieux en matière de soins contre le cancer : rapport du Partenariat

La pertinence des soins aux patients et la durabilité du système dépendent de l'évitement de tests, de traitements et d'interventions inutiles

TORONTO — Un nouveau rapport du Partenariat canadien contre le cancer qui examine la question de savoir si les Canadiennes et les Canadiens reçoivent des soins appropriés contre le cancer indique que les patients atteints d’un cancer subissent environ 770 000 interventions chaque année qui pourraient être de faible valeur ou les exposer à des préjudices inutiles.

« Plus n’est pas toujours synonyme de mieux lorsqu’il est question de soins contre le cancer », affirme le Dr Geoff Porter, chirurgien-oncologue et expert en chef en soins cliniques du Partenariat. « Assurer une prestation de soins de valeur signifie s’assurer que les patients reçoivent les tests et les traitements qui leur procurent le plus grand avantage clinique avec l’utilisation la plus efficace des ressources. Cela peut contribuer à améliorer la qualité des soins et la durabilité du système de soins de santé. »

Le document « Qualité et durabilité de la lutte contre le cancer : Rapport cible sur le rendement du système » compare les pratiques oncologiques actuelles aux recommandations liées au cancer établies par Choisir avec soin Canada, une campagne qui vise à inciter les médecins et les patients à discuter des tests, des interventions et des traitements potentiellement inutiles.

Le rapport établit des données de base pour les recommandations liées au cancer de Choisir avec soin Canada. Il présente également des constatations en lien avec la durabilité du système de soins de santé, y compris l’utilisation de la chirurgie d’un jour pour les mastectomies et la fréquence d’admission en soins intensifs des patients atteints d’un du cancer à la fin de leur vie.

Le rapport indique que bien que de nombreuses pratiques de lutte contre le cancer de grande qualité et durables soient déjà en place, il existe des domaines où la pratique ne suit pas l’évolution des recommandations, notamment en ce qui concerne :

  • L’utilisation de cycles de radiation plus longs pour les femmes de 50 ans et plus qui présentent un cancer du sein à un stade précoce, malgré les données qui indiquent que les cycles plus courts sont moins toxiques et offrent un contrôle de la tumeur, un taux de survie et des résultats cosmétiques équivalents.
  • L’utilisation de multiples fractions de radiothérapie palliative pour soulager la douleur chez les patients souffrant d’un cancer, malgré les données qui indiquent qu’une fraction simple de radiothérapie offre un soulagement équivalent de la douleur.
  • Une grande proportion des hommes atteints de cancer de la prostate à faible risque continuent de recevoir des traitements ayant des effets secondaires qui pourraient être évités, au lieu de faire l’objet d’une surveillance active.

« Les patients et leurs fournisseurs de soins s’attendent à recevoir les meilleurs soins que le système de lutte contre le cancer peut offrir », déclare Marjorie Morrison, PDG du Réseau canadien de lutte contre le cancer, un organisme-cadre qui coordonne 113 groupes de lutte contre le cancer axés sur les patients. « Une approche de type “moins, c’est plus” envers les soins nécessite des discussions approfondies avec les patients et leurs soignants sur les bienfaits et les effets secondaires potentiels des interventions. Pour y parvenir, nous devons savoir ce qui constitue le bon test ou le bon traitement au bon moment. »

« Ces recommandations concernent les soins de “faible valeur” pour lesquels les médecins et les patients doivent se demander s’ils sont vraiment nécessaires et si, dans certains cas, ils peuvent causer plus de mal que de bien, en exposant les patients à des radiations, à des résultats faux positifs et à de l’anxiété aux conséquences néfastes », déclare la Dre Wendy Levinson de Choisir avec soin Canada. « Nous encourageons les intervenants de la communauté canadienne de lutte contre le cancer à mettre en pratique ces recommandations afin de contribuer à éviter les 770 000 cas de soins inutiles qui ont lieu chaque année, en mettant en place leur propre projet Choisir avec soin. »

L’évitement du dépistage inutile pourrait diminuer les faux positifs, ce qui signifie que moins de gens seraient soumis à des biopsies inutiles qui montrent des résultats bénins. Au-delà du fait que cela est bénéfique pour les patients sur le plan individuel, la prescription de cycles de radiation plus courts pourrait également libérer des ressources pour les autres patients qui attendent un traitement.

Une meilleure prise en compte des recommandations pourrait surtout permettre d’offrir de meilleurs soins ainsi que des occasions de réinvestir des ressources de santé très limitées dans d’autres secteurs de la lutte contre le cancer. Une légère diminution du recours aux pratiques de lutte contre le cancer telle que mesurée dans le présent rapport pourrait permettre d’éviter 8 900 résultats faux positifs, 3 100 traitements et effets secondaires connexes et de réaliser une économie de 23 millions $ qui pourraient être réacheminés vers d’autres services de santé.

L’analyse des données pancanadiennes sur la conformité aux recommandations de Choisir avec soin Canada contribue à fournir aux décideurs des provinces et des territoires les outils et l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées afin d’améliorer les soins aux patients, de réduire le recours aux tests et aux traitements inutiles, et d’améliorer la qualité et la durabilité du système de lutte contre le cancer au Canada.

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Karen Palmer
Partenariat canadien contre le cancer
(647) 388-9647

À propos de l’Initiative sur le rendement du système

L’Initiative sur le rendement du système du Partenariat produit des rapports annuels qui présentent des indicateurs de rendement couvrant les divers aspects de la lutte contre le cancer comme la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement, l’expérience des patients et la recherche. Le Partenariat prépare également d’autres rapports ciblés qui fournissent une analyse détaillée d’aspects particuliers du continuum de la lutte contre le cancer.

À propos du Partenariat canadien contre le cancer

Le Partenariat canadien contre le cancer travaille de concert avec la communauté de la lutte contre le cancer au Canada afin de réduire le fardeau de cette maladie sur la population canadienne. Inspiré et éclairé par les expériences des personnes touchées par le cancer, cet organisme œuvre avec des partenaires afin d’appuyer l’adoption intergouvernementale des preuves qui permettront d’optimiser la planification de la lutte contre le cancer et de susciter des améliorations sur le plan de la qualité des pratiques dans l’ensemble du pays. Grâce à un effort soutenu et ciblé à l’égard de tous les aspects de la lutte contre le cancer, cet organisme soutient le travail collectif de la communauté élargie de la lutte contre le cancer en produisant des résultats qui auront un effet à long terme sur la population, soit la réduction de l’incidence du cancer, la diminution de la probabilité de décès dus au cancer au sein de la population canadienne et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie.

À propos de Choisir avec soin Canada

Choisir avec soin Canada est une campagne qui vise à aider les médecins et les patients à engager un dialogue au sujet des tests et des traitements qui ne sont pas nécessaires, et à faire des choix judicieux et efficaces en vue d’assurer des soins de qualité. Plusieurs associations canadiennes de médecins spécialistes, représentant un large éventail de cliniciens, ont accepté de participer activement à la campagne. On leur a demandé d’élaborer une liste des cinq examens et traitements propres à leur spécialité sur lesquels les médecins et les patients devraient s’interroger. Ces listes indiquent des tests et des traitements couramment utilisés dans chaque spécialité, mais qui ne sont pas appuyés par des données probantes ou qui pourraient exposer les patients à des risques inutiles. Choisir avec soin Canada est organisé par l’Association médicale canadienne et l’Université de Toronto.