Les disparités dans les soins soulignent la nécessité de centres spécialisés en chirurgies complexes du cancer

Rapport cover de Les soins chirurgicaux liés au cancer qui conjuguent ressources importantes et risques élevés, et leurs approches au CanadaTORONTO – Selon une étude commandée par le Partenariat canadien contre le cancer (le « Partenariat »), la mortalité à l’hôpital, les taux de résection, et la durée du séjour associés aux chirurgies du cancer à haut risque varient considérablement à travers le Canada.

« Si notre but est d’améliorer les soins et les résultats en matière de cancer, les données nous montrent que les patients ayant besoin d’une chirurgie complexe gagnent à ce que leur intervention chirurgicale soit pratiquée dans un centre d’excellence régional, où les chirurgies de ce type seraient pratiquées plus souvent », soutient le Dr Christian Finley, chirurgien thoracique au St. Joseph’s Health Centre de Hamilton et auteur principal d’un article portant sur Les soins chirurgicaux liés au cancer qui conjuguent ressources importantes et risques élevés, et leurs approches au Canada.

L’étude a décelé des écarts importants entre les provinces dans les modèles de pratique et les résultats pour les patients en matière de soins chirurgicaux du cancer. L’évaluation des résultats des interventions chirurgicales pour les cancers de l’œsophage, du pancréas, du foie, des poumons et des ovaires a permis de constater que les taux de mortalité peuvent être de trois à quatre fois plus élevés dans certaines provinces.

La résection chirurgicale vise à enlever complètement une tumeur. Dans de nombreux cas, elle offre la meilleure chance de guérison de ces cancers. Selon l’article, la probabilité de subir une chirurgie à but curatif dans une province dont le taux de résection est élevé est jusqu’à deux fois plus élevée que dans les provinces aux taux plus faibles. Il note d’importants écarts en ce qui a trait à la durée du séjour à l’hôpital et aux diverses politiques d’hospitalisation.

La régionalisation, qui consiste à regrouper dans des centres spécialisés les cas de chirurgies du cancer à haut risque nécessitant beaucoup de ressources, fournirait non seulement plus d’occasions d’acquérir des habiletés en chirurgies complexes du cancer, mais stimulerait la mise sur pied d’équipes spécialisées et performantes composées d’infirmières, d’anesthésistes, de radiologues et de pathologistes. À présent, les types de procédures que peuvent ou devraient pratiquer les chirurgiens ou les hôpitaux selon leurs spécialités ne sont que très peu réglementés, tout comme la fréquence à laquelle ils doivent les pratiquer pour que leurs compétences restent à jour.

« La restructuration des soins médicaux ayant pour but d’augmenter les volumes a été bénéfique dans d’autres scénarios cliniques, notamment pour la transplantation d’organes et les soins cardiaques pédiatriques », affirme le Dr Geoff Porter, expert en chef en soins cliniques du Partenariat. « L’article suggère que des gains peuvent être réalisés en repensant la manière d’offrir les chirurgies du cancer à haut risque au Canada. Il est essentiel d’approfondir l’idée de la régionalisation de ces chirurgies à haut risque qui nécessitent beaucoup de ressources, d’en comprendre les facteurs et d’en discuter. »

Les auteurs de l’étude recommandent d’élaborer et de mettre en œuvre des normes nationales de soins chirurgicaux du cancer selon le siège de la maladie, de mieux coordonner la chirurgie du cancer au sein des systèmes provinciaux de prestation des soins en cancérologie, et la collecte continue de données sur les chirurgies du cancer pour trouver des indicateurs et améliorer la qualité des interventions chirurgicales.

Dans le cadre de l’étude, des groupes de citoyens ont été consultés à Edmonton, en Alberta, à Hamilton, en Ontario, et à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, afin de mesurer l’intérêt des patients pour des centres régionaux de soins spécialisés en chirurgies du cancer à haut risque. Les participants ont souligné qu’ils seraient prêts à voyager pour obtenir des soins de haute qualité, mais qu’ils souhaitaient que le rôle de la télésanté soit élargi et préféraient que les soins cliniques préopératoires et postopératoires continuent d’être prodigués dans les établissements de santé locaux.

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Karen Palmer
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À propos du Partenariat canadien contre le cancer

Le Partenariat canadien contre le cancer travaille de concert avec la communauté de la lutte contre le cancer au Canada afin de réduire le fardeau de cette maladie sur la population canadienne. Inspiré et éclairé par les expériences des personnes touchées par le cancer, cet organisme œuvre avec des partenaires afin d’appuyer la prise en charge, par les diverses autorités, des données qui permettront d’optimiser la planification de la lutte contre le cancer et de susciter des améliorations sur le plan de la qualité des pratiques dans l’ensemble du pays. Grâce à un effort soutenu et ciblé à l’égard de tous les aspects de la lutte contre le cancer, cet organisme soutient le travail collectif de la communauté élargie de la lutte contre le cancer en produisant des résultats qui auront un effet à long terme sur la population, soit la réduction de l’incidence du cancer, la diminution de la probabilité de décès par cancer dans la population canadienne et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie.