Le président sortant, Jeff Lozon, nous fait part de ses réflexions sur les 30 premiers mois du Partenariat

« La lutte contre le cancer, c'est un marathon »

Q. En 2006, vous avez accepté le poste déterminant de premier président du conseil du Partenariat, avant qu’il y ait du personnel ou même un bureau. Il n’y avait que vous, le Dr Simon Sutcliffe, vice-président, et les membres du conseil intérimaire. Comment était-ce pour vous au début?

Jeff Lozon
Jeff Lozon

R. Il faut noter que le Partenariat avait réellement débuté des années auparavant, alors que des milliers de personnes travaillaient à élaborer la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer.

Quand le gouvernement fédéral a annoncé le lancement du Partenariat en novembre 2006, nous avons eu d’énormes défis à relever en peu de temps. Nous avons formé l’équipe de transition qui était responsable de négocier en détail les accords de financement intérimaires et à long terme. Et conclure ces accords représentait toute une tâche!

Nous avons aussi dû revoir le document de la Stratégie avec ses auteurs. Nous avons passé pas mal de temps à travailler avec les groupes d’action existants, à expliquer ce qui devait être fait pour que l’on puisse convertir le document de la Stratégie en programmes.

Former le conseil n’a pas été une mince affaire non plus. Mais nous avons eu la chance de trouver les bonnes personnes et, ensuite, nous avons eu la chance qu’il y ait un consensus entre elles dès le départ. Cela témoigne de la qualité de la Stratégie, et de la promesse que le Partenariat représente.

En tout, la phase de démarrage du Partenariat a exigé une bonne année de travail. Nous devions nous occuper de ces grosses tâches, mais aussi des plus petites tâches, comme trouver des locaux, conclure des contrats de location, et ainsi de suite. On soulevait de nouvelles montagnes chaque jour.

Q. Y a-t-il eu un moment fort?

Jeff Lozon, Tony Clement, ministre de la Santé de l'époque et Dr Simon Sutcliffe (printemps 2007)
Jeff Lozon, Tony Clement, ministre de la Santé de l’époque et Dr Simon Sutcliffe (printemps 2007)

R. Oui, la période entourant l’annonce du Partenariat par le premier ministre était très stimulante et nous rendait euphoriques. Cette annonce (en novembre 2006) a marqué un haut degré de réussite pour toute la communauté de lutte contre le cancer et tous les efforts que ses membres avaient investis dans la Stratégie. Ce fut un moment fort pour tout le monde lorsque la Stratégie est devenue réalité.

Un autre moment marquant pour moi fut la première réunion du conseil, qui rassemblait pour la première fois dans une même pièce tous ces bénévoles engagés venant des quatre coins du pays.

Sur le plan personnel, ce qui m’a marqué le plus au cours de mon mandat fut de rencontrer un très grand nombre de gens exceptionnels, et de voir l’espoir que les gens mettent dans ce projet d’un bout à l’autre du Canada.

Q. Y a-t-il eu un défi particulier à relever dans la phase de démarrage?

R. Tout d’abord, il ne s’agissait pas d’un démarrage de projet comme les autres, parce que bien que l’on mettait sur pied l’organisation elle-même, les groupes d’action étaient déjà à l’oeuvre et avaient besoin d’un soutien immédiat.

Nous avons également dû gérer les attentes. La communauté du cancer toute entière s’est lancée dans le projet en ayant de nombreuses attentes élevées.

De plus, pendant la phase de démarrage, il est clairement apparu que nous devions concentrer notre attention sur certains aspects de la Stratégie, qui était un document de planification global. Notre principale tche consistait à choisir les initiatives dans le cadre desquelles nous pouvions produire des résultats, et y consacrer nos efforts.

Je pense que nous avons fait du bon travail en établissant le Partenariat afin qu’il mette en oeuvre la Stratégie, et en gérant les attentes. Maintenant les gens comprennent qu’il s’agit d’un marathon, et non d’un sprint.

Q. Quelle est la différence entre créer une stratégie et une organisation?

R. Quand on passe de l’étape de la planification à l’étape de l’exécution d’un plan, le pouvoir doit changer de mains. Cette transition n’est pas facile, mais elle est nécessaire. Pour reprendre les paroles de quelqu’un, une fois que le financement a été annoncé, la pile de documents est passée du coin du bureau au centre du bureau.

Des centaines de personnes ont participé à la création du document sur la Stratégie, et elles peuvent toutes être fières de leur contribution. Quand le Partenariat a débuté, les efforts sont devenus mieux ciblés. Je pense que le Partenariat a bien géré cette transition. Nous avons également intégré d’autres personnes au groupe, ce qui est stimulant.

« En ce moment, on s’en tire bien sur tous les fronts : on a un fort taux de participation sur le terrain et une organisation capable d’honorer ses engagements. »

— Le Président du Partenariat, Jeff Lozon

Quand le Partenariat a été annoncé, je me suis senti désorienté. Je me suis dit : « Je fais quoi maintenant? » C’est une chose de demander des fonds, mais c’en est une autre de les dépenser intelligemment et de mettre en œuvre une structure sensée. Par exemple, les groupes d’action qui s’étaient formés avant l’établissement du Partenariat ont dû faire différentes choses dans des délais serrés. Ce fut une transition essentielle.

Je crois qu’en ce moment, on s’en tire bien sur tous les fronts : on a un fort taux de participation sur le terrain et une organisation capable d’honorer ses engagements.

Q. D’après vous, qu’est-ce qui est unique au Partenariat?

R. Le caractère unique du Partenariat relève de trois principes. Premièrement, l’organisation a été créée pour exécuter une stratégie qui existait déjà. d’uxièmement, ce processus mettait à contribution une large gamme d’intervenants, y compris les gouvernements fédéral et provinciaux, les organismes provinciaux de lutte contre le cancer, les organismes de patients et de survivants, et des dizaines d’autres organismes. Le rôle du patient et du survivant est crucial et unique, et le fait que le Partenariat soit une organisation nationale est une caractéristique importante. Troisièmement, cette organisation se concentre sur la « lutte » contre une seule maladie à  travers tout le pays.

À ma connaissance, le Partenariat est sans pareil.

Q. En tant que premier président du Partenariat, vous avez un point de vue particulier. À quoi vous attendez-vous du Partenariat dans cinq ans?

R. Je crois que dans cinq ans le Partenariat sera l’organisme de choix pour la lutte contre le cancer au Canada. Il possédera de nombreuses caractéristiques nationales et mettra à profit tous les intervenants clés et les publics cibles. Je crois aussi qu’il sera de plus en plus reconnu sur la scène internationale, ce qui est important.

Le Partenariat n’aura pas nécessairement atteint toute sa maturité, mais il se sera épanoui dans son rôle. Il sera stable et dévoué à la lutte contre le cancer au Canada.

Le gouvernement fédéral a le mérite de vouloir des changements mesurables dans le nombre de personnes qui développent le cancer, dans le nombre de personnes qui meurent du cancer et dans la qualité de vie des personnes atteintes du cancer. En bout de ligne, ce sont les critères en fonction desquels le Partenariat sera évalué.

Le Partenariat a l’obligation d’exécuter le document de planification et cette exécution fait foi de sa promesse.

Q. Sur le plan personnel, que retirez-vous de votre expérience à titre de premier président du Partenariat?

R. Quand ma nomination au Partenariat a été annoncée, j’ai reçu plus d’appels et de messages de félicitations que jamais auparavant dans mes 30 ans de carrière dans le domaine de la santé. C’était extrêmement emballant de me lancer dans une aventure si louable.

Je me rappelle nettement des patients et des survivants que j’ai rencontrés dans les premiers jours, de leur passion, de leur bravoure et de leur courage. Leur contribution est remarquable.

En cours de route, nous avons reçu de l’aide du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et territoriaux, des organismes de lutte contre le cancer et des milliers de fournisseurs de soins de santé et de survivants qui ont donné de leur temps et mis à contribution leurs compétences pour faire du Partenariat ce qu’il est aujourd’hui. J’ai eu le privilège de participer activement à la création du Partenariat. Et je continuerai de suivre ses réalisations.


Bulletin électronique du Partenariat canadien contre le cancerL’article ci-dessus est disponible dans le bulletin d’information du Partenariat (édition du printemps 2009). Veuillez communiquer avec nous si vous, ou votre organisme, aimeriez des copies imprimées du bulletin.

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