Là où la lutte contre le cancer nous touche de plus près

Un nouveau rapport fait état des différences qui existent entre les profils de risque de cancer des habitants des grandes villes canadiennes

La santé de la population des grandes villes du Canada couverture du rapportTORONTO — Un nouveau rapport marquant, intitulé La santé de la population des grandes villes du Canada, publié aujourd’hui évalue les différences entre les risques de cancer des habitants des grandes villes du Canada. Le rapport, qui a été produit sous la direction du Partenariat canadien contre le cancer, révèle que, dans l’ensemble, les municipalités de l’Ouest affichent des habitudes de vie plus saines que les municipalités de l’Est et présentent donc de meilleurs profils de risque de cancer que ces dernières.

Le rapport intitulé La santé de la population des grandes villes du Canada fait état des indicateurs relatifs à certains facteurs de risque de cancer, notamment le tabagisme et l’exposition à la fumée secondaire, l’activité physique, l’obésité, ainsi que la consommation d’alcool, de fruits et de légumes. Le rapport comprend aussi des renseignements sur le pourcentage des Canadiens vivant dans chacune des villes ciblées qui se disent à jour dans leur test de dépistage du cancer colorectal, du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus.

Selon l’honorable Rona Ambrose, ministre fédérale de la Santé, « le gouvernement du Canada reconnaît que le cancer est un important problème de santé pour les Canadiens. L’adoption d’un mode de vie plus sain et plus actif joue un rôle essentiel pour réduire le risque de nombreux cancers. En outre, le dépistage précoce du cancer dans le cadre de programmes appropriés permet de sauver des vies. »

La prévalence des facteurs de risque de maladie chronique est habituellement mesurée et communiquée à l’échelle provinciale ou territoriale. Il y a cependant un avantage à examiner les indicateurs de près à l’échelle des municipalités locales. Les administrations municipales peuvent prendre des mesures pour exercer une influence sur la santé des Canadiens et réduire leur risque de cancer, par exemple interdire de fumer dans les lieux appartenant à la ville, offrir l’accès à des pistes cyclables ou interdire la malbouffe dans les écoles publiques.

« Les Canadiens peuvent influer sur leur propre risque de cancer en faisant des choix plus sains, comme renoncer au tabagisme, adopter une alimentation saine et rester actifs », dit la Dre Heather Bryant, vice-présidente de la lutte contre le cancer au Partenariat canadien contre le cancer. « Nous devrions toutefois aussi reconnaître le fait que les politiques de santé publique jouent un rôle important dans la création de milieux favorisant ces choix sains. Les études comme celle‑ci visent à susciter les discussions et font ressortir les domaines dans lesquels nous pourrions travailler ensemble de manière efficace pour le bien des Canadiens. »

Les variations à l’intérieur des provinces : l’histoire de deux villes… ou plus

Les variations économiques, culturelles et sociales ont une incidence considérable sur le risque de cancer, mais ce rapport montre que même les villes ayant des profils socioéconomiques comparables peuvent afficher des profils de risque très différents, ce qui peut être attribuable en partie à des différences en matière de politiques et de planification. En Ontario, par exemple, Hamilton se classe parmi les dix meilleures villes pour la réduction de l’exposition à la fumée secondaire dans les lieux publics, tandis qu’Oshawa figure parmi les cinq derniers rangs à ce chapitre. Hamilton a adopté des règlements pour limiter l’exposition à la fumée secondaire, mais pas Oshawa. De même, Saskatoon a établi des règlements pour limiter l’exposition à la fumée secondaire dans les lieux publics, qui sont plus contraignants que la législation provinciale; elle affiche maintenant le taux d’exposition le plus faible au pays. Le taux enregistré à Regina est plus de deux fois supérieur, atteignant 12 %.

En Alberta, Calgary se classe parmi les trois meilleures villes en ce qui concerne la plupart des indicateurs liés à la prévention, alors qu’Edmonton se situe parmi les trois moyennes ou les trois pires. En Colombie‑Britannique, les habitants de Victoria disent être beaucoup plus actifs que ceux de la ville voisine de Vancouver, mais ils sont plus nombreux à consommer une quantité d’alcool supérieure aux recommandations des directives de consommation d’alcool.

En Ontario, Toronto s’affiche parmi les plus bas taux de tabagisme, de consommation d’alcool, et les plus faibles pourcentages de gens signalant un surpoids ou une obésité. Cependant, Kitchener-Cambridge-Waterloo, Hamilton et Oshawa affichent toutes des taux supérieurs pour ces mesures.

Dans les provinces de l’Atlantique, les habitants d’Halifax occupent un rang élevé sur le plan de l’activité physique mais, comme ceux de la plupart des provinces de l’Atlantique, ils affichent des taux de tabagisme élevés.

La variation de la prévalence des facteurs de risque de cancer entre les villes reflète peut‑être bien le statut socioéconomique de la population locale, ainsi que l’âge moyen et les niveaux de revenu et de scolarité de ses membres. Cependant, les politiques et les règlements favorisant la santé qui sont en vigueur à l’échelle locale peuvent avoir et ont une incidence majeure. La plupart des municipalités, par exemple, ont adopté des règlements pour limiter l’exposition à la fumée secondaire dans les lieux publics, mais certaines régions vont plus loin que d’autres.

« Les politiques municipales jouent un rôle important dans la santé des Canadiens. Par exemple, les nouveaux règlements sur le tabagisme dans les lieux extérieurs que la région de Peel a adoptés éliminent la fumée secondaire nocive dans les aires de jeu des enfants, ainsi qu’à l’entrée des bibliothèques, des arénas, des centres communautaires et d’autres édifices municipaux », dit le Dr David Mowat, médecin hygiéniste de la région de Peel. « La création de lieux sans fumée protège la santé de la communauté, tout en soutenant les fumeurs qui souhaitent cesser de fumer. Ce rapport met en lumière des problèmes de santé qui sont courants dans les grandes villes du Canada, et il offre l’occasion de tirer parti de l’expertise d’autres villes pour faire avancer le travail de prévention du cancer et des maladies chroniques au pays. »

Le dépistage : peaufiner le tableau d’ensemble

Des résultats de recherche montrent que la participation régulière au dépistage des cancers colorectal, du col de l’utérus et du sein peut non seulement améliorer les résultats, mais aussi sauver des vies. Bien que les programmes de dépistage des cancers colorectal, du col de l’utérus et du sein soient gérés et exécutés à l’échelon provincial, l’évaluation de la participation à ces programmes à l’échelle municipale peut permettre de déterminer les endroits où les efforts de promotion à l’échelle locale pourraient accroître le taux de participation à ces programmes offrant des examens et des scintigrammes susceptibles de sauver des vies. Le rapport indique que dans la ville d’Edmonton, par exemple, les taux de participation des femmes au test Pap et au dépistage par mammographie figurent parmi les plus bas au pays, tandis que les taux de participation à ces deux examens à Calgary se situent parmi les plus élevés au Canada. Saskatoon affiche des taux de dépistage beaucoup plus élevés que ceux de Regina en ce qui a trait au test Pap. Pourtant, le taux de dépistage par mammographie à Saskatoon figure parmi les plus faibles au pays, tandis que Regina affiche l’un des taux les plus élevés. En Ontario, Ottawa présente un des meilleurs taux de dépistage par test Pap au pays, tandis que Toronto affiche l’un des pires.

« En tant que survivant du cancer colorectal ayant reçu d’excellents soins, j’encourage quiconque est âgé de plus de 50 ans à subir un test de dépistage – il importe que la détection soit précoce, car la maladie est alors plus facile à traiter en général », explique Archie McCulloch, scientifique retraité de Fall River, en Nouvelle‑Écosse. « Je trouve encourageant que les Canadiens soient plus nombreux à se soumettre au dépistage; ces programmes peuvent réellement sauver des vies. »

Lire le sommaire du rapport.

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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :

Isabelle Jeanson
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 À propos du Partenariat canadien contre le cancer

 Le Partenariat canadien contre le cancer travaille de concert avec la communauté de lutte contre le cancer au Canada afin de réduire le fardeau de cette maladie chez les Canadiens. Inspiré et éclairé par les expériences des personnes touchées par le cancer, l’organisme œuvre avec des partenaires afin d’appuyer la prise en compte, par les diverses autorités, de données probantes qui permettront d’optimiser la planification de la lutte contre le cancer et de susciter des améliorations sur le plan de la qualité des pratiques dans l’ensemble du pays. Grâce à un effort soutenu et ciblé à l’égard de tous les aspects de la lutte contre le cancer, l’organisme soutient le travail collectif de l’ensemble de la communauté de lutte contre le cancer en produisant des résultats qui auront un effet à long terme sur la population, à savoir la réduction de l’incidence du cancer, la diminution de la probabilité de décès par cancer chez les Canadiens, et l’amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par la maladie.