Un groupe d’experts du dépistage du cancer du poumon intervient à la lumière de données probantes

De nouvelles stratégies profiteront aux Canadiens

Dr Stephen Lam
Le Dr Stephen Lam, chercheur principal de l’Étude pancanadienne sur la détection précoce du cancer du poumon, est membre du nouveau réseau pancanadien de dépistage du cancer du poumon.

De récentes données démontrent de façon probante qu’une nouvelle méthode de dépistage auprès des personnes présentant un risque élevé de cancer du poumon permet de détecter la maladie assez tôt pour sauver des vies. Armé de cette information, un groupe d’experts canadiens a créé un réseau national dans le but de déterminer la façon de procéder pour que les constatations issues de sa recherche se traduisent par des applications pratiques et par la prise de mesures concrètes. Dans un pays où il est estimé que le cancer du poumon, toujours la principale cause de décès par cancer, aura entraîné la perte de 20 000 vies en 2012, les travaux du groupe pourraient être d’une importance cruciale pour les Canadiens[1].

Constitué par le Partenariat canadien contre le cancer, le réseau pancanadien de dépistage du cancer du poumon a tenu sa réunion inaugurale en octobre 2012. Ce réseau permet de mettre en commun le savoir et l’expérience de 32 membres représentant l’ensemble des 13 provinces et territoires du Canada, dans la foulée d’un projet pilote de dépistage du cancer du poumon mené à l’échelle nationale aux États‑Unis, le National Lung Screening Trial. Cette importante étude américaine a permis de constater que chez les participants à risque élevé de cancer du poumon qui avaient fait l’objet d’un dépistage au moyen de la tomodensitométrie à faible dose (tomographie par ordinateur), le risque de décès par cancer du poumon était réduit de 20 % par rapport à celui des participants chez qui le dépistage avait été fait au moyen des radiographies pulmonaires usuelles.

« La communauté de la lutte contre le cancer du poumon au Canada déploie des efforts concertés afin d’exposer clairement les implications de cette étude dans le contexte canadien », explique le DStephen Lam, professeur de médecine à l’Université de la Colombie-Britannique, chercheur principal de l’Étude pancanadienne sur la détection précoce du cancer du poumon, et membre du nouveau réseau. « Compte tenu de l’efficacité clairement démontrée de la tomodensitométrie, nous pouvons commencer à élaborer des démarches visant à cerner les populations à risque élevé et à procéder au dépistage parmi elles afin de détecter le cancer aux stades précoces, quand l’efficacité du traitement est optimale. »

Les étapes qui ont mené à l’établissement du réseau comprennent deux tribunes nationales relatives au dépistage du cancer du poumon que le Partenariat a tenues et qui réunissaient des représentants de programmes de lutte contre le cancer et de ministères provinciaux de la Santé, ainsi que des représentants d’organismes nationaux de défense des intérêts, d’organismes professionnels et d’autres experts.

« Ces tribunes ont permis de lancer un dialogue entre les experts et leur ont donné l’occasion de diffuser leurs connaissances et leur expérience », indique la Dre Heather Bryant, vice-présidente, Lutte contre le cancer au Partenariat canadien contre le cancer, et présidente du réseau. « Alors que chaque province commence à prendre en charge cette question importante, il devient particulièrement utile d’avoir la possibilité d’apprendre les uns des autres et de coordonner les efforts. À la suite des deux tribunes, il était évident que le groupe tenait à discuter de nombreux points, y compris les approches possibles, les populations cibles et les critères de suivi, ce qui a préparé le terrain pour la création du réseau actuel au sein de la communauté. »

Le plan d’action du réseau avance déjà et l’accent est mis sur les priorités communes. Au cours des cinq prochaines années, les membres du réseau travailleront en partenariat afin de formuler des recommandations en matière de dépistage et d’admissibilité, et d’établir une méthode pour évaluer l’efficacité du programme.

« La concentration de nos efforts sur ces étapes précises témoigne de l’engagement véritable des membres du réseau et de leur enthousiasme, ajoute la Dre Bryant. À mesure que les provinces iront de l’avant dans ce domaine, leurs efforts concertés permettront d’accélérer l’obtention d’éventuels avantages pour l’ensemble du pays. »


Références

1 Comité directeur des statistiques sur le cancer de la Société canadienne du cancer, Statistiques canadiennes sur le cancer, 2012, p. 9.