Nouvelles lignes directrices en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus

Limiter le surdépistage des jeunes femmes pour réduire au minimum les inconvénients qui y sont associés

Selon un nouveau rapport sur le dépistage du cancer du col de l’utérus au Canada publié par le Partenariat canadien contre le cancer, plus de la moitié des Canadiennes âgées de 18 à 20 ans ont subi au moins un test Pap entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2013. De nouvelles lignes directrices publiées en 2013 ne recommandent plus le dépistage chez les femmes de ce groupe d’âge.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus chez les jeunes femmes peut permettre de détecter certaines anomalies, mais environ 90 % des anomalies du col de l’utérus de bas grade chez les jeunes femmes régressent au cours des trois années suivantes, et seulement 3 % d’entre elles évoluent vers une maladie de grade élevé. Ces résultats anormaux peuvent entraîner de l’anxiété et des tests inutiles et, dans certains cas, des traitements qui pourraient potentiellement avoir des conséquences indésirables.

Le rapport indique qu’entre 49 et 90 % des femmes canadiennes (selon la province ou le territoire) âgées de 18 à 20 ans ont subi au moins un test Pap entre janvier 2010 et juin 2013, ce qui comprend la période de cinq mois après la modification des lignes directrices en janvier 2013. Le coût estimé de ces tests Pap et des traitements de suivi était d’environ 58 millions de dollars par année. Le coût de l’administration de ces tests Pap aux femmes âgées de 18 à 20 ans et du traitement de ces tests était de près de 14 millions de dollars. Le coût lié aux traitements de suivi était de près de 44 millions de dollars.

« Les femmes canadiennes méritent de recevoir les bons soins au bon moment, mais les données sont claires : les jeunes femmes ne tirent aucun bienfait d’un test Pap précoce », affirme Kathleen Decker, experte responsable du cancer du col de l’utérus au sein du Partenariat et présidente du Réseau pancanadien de dépistage du cancer du col de l’utérus. Le fait de poursuivre le dépistage dans ce groupe d’âge expose les jeunes femmes à des risques et entraîne des coûts élevés pour le système de santé.

Le rapport comprend de l’information sur la couverture et la qualité du dépistage, le suivi, la détection de lésions précancéreuses et de cancers, ainsi que sur l’étendue de la maladie au moment du diagnostic chez les femmes âgées de 21 à 69 ans pour les années 2011 à 2013.

Toutes les provinces et tous les territoires recommandent que le dépistage du cancer du col de l’utérus soit entrepris dès l’âge de 21 ans, qu’il continue jusqu’à l’âge de 65 ou de 70 ans, et qu’il ait lieu tous les deux à trois ans. En 2013, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a mis à jour ses lignes directrices, et il recommande désormais qu’un dépistage systématique ait lieu tous les trois ans chez les femmes dès l’âge de 25 ans et jusqu’à l’âge de 69 ans, pour celles qui ont fait l’objet d’un dépistage adéquat.

Toutefois, le rapport révèle que 37 % des femmes ayant reçu un diagnostic de carcinome épidermoïde et 30 % de celles ayant reçu un diagnostic de carcinome non épidermoïde avaient subi leur dernier test Pap plus de cinq ans avant le diagnostic ou n’avaient aucune mention à leur dossier indiquant qu’elles avaient subi un test Pap. En outre, jusqu’à 30 % des femmes admissibles n’avaient pas subi de test de dépistage du cancer du col de l’utérus.

On estime que 1 500 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer infiltrant du col de l’utérus en 2016, nombre qui pourrait être considérablement réduit grâce à un dépistage approprié.

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